Pour nos quatre toulousains, le bruit des cloches a un pouvoir d’exorcisme, de purification, et c’est, tout naturellement, à travers leur musique qu’ils ont décidé de nous initier. En mars 2012, Jeremy (voix/guitare), Christophe (batterie), Fabien (basse/guitare/chœurs) et Thomas (orgue/chœurs) dérouillent les cloches avec leur premier album « Rebirth », signé sous le label Dead Bees Records (Brian Jonestown Massacre, The Black Angels,… ).
Si leur nom se traduit, en français, par « Les cloches rouillées », le son qui s’en dégage ne l’est pas pour autant et se manifeste plutôt par un rock psychédélique décapant qui modernise les sonorités des sixties et seventies, tout en apportant une touche assez visionnaire aux mélodies. Un album qui ravira certainement les amoureux de la jeune scène actuelle et les éternels nostalgiques des 60’s.
« From bad to worse » ouvre la cérémonie, les musiciens dégainent leurs instruments et nous entrainent directement dans une chevauchée sans nom, rapide, et nous délivrent un rock assez classique d’une grande efficacité. Mais, c’est avec « Drop Your Eyes »,« Fumes of Fear » et « Because of Him » que nous plongerons dans l’univers très particulier, à plusieurs facettes, des Rusty Bells. Ils s’amusent avec leurs instruments et nous offrent des parties instrumentales et des variations intéressantes, avec un mélange entre psychédélisme calme et hystérique que nous retrouvons également dans « One Thing’s for sure ».
A chaque chanson, nous découvrons un nouvel aspect du groupe et ils savent aussi apporter à leurs compositions des mélodies très belles, moins dures, plus harmonieuses, voire intimistes et mélancoliques comme « Nothing is Right » et « My steel brother » qui, progressivement, montent en puissance; ou encore « The Overlord » et « Burning night » , très agréables à l’écoute par leur construction et les jeux de guitares.
« Pony’s black ideas » vient clôturer cette production sur une touche très « dark », le ton est assez grave et encore une fois nous passons d’un style à un autre dans une seule et même chanson avec cet éternel psychédélisme.
C’est avec leur énergie sauvage, un orgue psychédélique, des guitares saturées, un tambourin, une batterie exaltée, et l’ambiance qu’installent les Rusty Bells au fur et à mesure, que nous percevons de vives émotions. Peut-être est-ce leur façon d’exorciser le mal qui sommeille en nous ? Finalement, toutes ces mélodies nous cognent dans la tête pour notre plus grand plaisir. Il se dégage un son particulier, étonnamment pur et authentique ; ce n’est certainement pas pour rien que nos quatre musiciens ont souhaités enregistrer les instruments lors d’un concert !
Et il y a cette voix, enregistrée en studio, charismatique, vigoureuse, toujours impressionnante, même quand elle chuchote. Cette voix qui nous chante tout au long de l’album des textes dans un très bon anglais. Cette voix qui n’a pas peur de s’afficher, de s’affirmer et de revendiquer des thèmes comme l’amour, l’amitié, la trahison, l’abandon, le pardon et la violence. Cette voix, rejointe sur quelques titres par les chœurs qui viennent l’appuyer et la renforcer, notamment sur « Burning night ».
Un album troublant, qui ne vous laissera certainement pas indifférent. A écouter seul, à la tombée de la nuit ou quand sonne les douze coups de minuit, peu importe, simplement éclairé par la lueur d’une bougie pour se vider l’esprit et mieux repartir, telle une « Renaissance » ?