Titre : Rebirth
Artiste : The Rusty Bells
Année de sortie : 2012
Pays : France
L’album en un tweet : « Les cloches vont sonner dans vos chaumières, ce soir » #bigben
Commentaires. The Rusty Bells est l’un des représentants de cette scène toulousaine prolifique qui tente de montrer que la bonne musique ne se fait pas qu’à Paris. Ce premier essai, intitulé mystérieusement Rebirth, possède des aspects assez contradictoires. Ainsi, nous avons d’un côté un groupe qui arrive à créer une profondeur de son intéressante, une atmosphère déjà mature, mais d’un autre côté un manque de cette « patte » qui rend un album excellent ainsi qu’une cohérence entre la partie vocale et instrumentale parfois inintelligible. Il m’a manqué les frissons de plaisir ou d’émotion à l’écoute, et cette impression que les choses n’auraient pas pu se faire autrement. On a pourtant envie d’apprécier ce premier essai. L’ambiance est clairement définie, brute, gothique, tribale quelquefois, à mi-chemin entre The White Stripes, Dead Can Dance et The Horrors. Les rythmes de batterie sont très agréables, tandis que certains morceaux se révèlent assez surprenants tels que Pony’s Black Ideas. Ce qui est dommage, c’est le fait que certains traits de personnalité ne soient pas assumés jusqu’au bout, comme l’agressivité du son mais aussi la basse qui mériterait d’être mise au premier plan dans ce style-là. On regrette aussi que la voix soit un peu en retrait sur certains morceaux comme My Steel Brother ou From Bad To Worse. L’accent français, dans Nothing is Right notamment, gagnerait à être atténué pour mieux convaincre l’auditoire, surtout quand les trois quarts des auditeurs ont le même. Malgré cela, les sonorités incantatoires du morceau ne sont pas désagréables. D’ailleurs, les mélodies rappellent à plusieurs reprises les musiques de westerns, notamment dans From Bad To Worse ou Nothing is Right,et cela ne m’aurait pas choqué si elles avaient été jouées à l’harmonica. Cependant, on reconnaît un groupe pleinement ancré dans sa génération : The Kills transparaissent dans Pony’s Black Ideas ou Jump Your Eyes, The Horrors dans Because of Him, les Klaxons dans One Thing’s For Sure. Le single Drop Your Eyes est d’ailleurs un excellent moyen de découvrir le groupe. Rebirth est réussi car il pose les bases d’un avenir pertinent si le groupe prend soin d’affiner son travail, d’accentuer la basse, et de toujours offrir une séquence intéressante à chaque instrument.
Contexte. Un groupe toulousain qui tente de percer, à l’image des Dodoz ou des Shaking Heads. Ils ont peu fait parler d’eux avant la sortie de leur album avec un EP, mais espérons qu’ils sauront tourner aux bons endroits pour promouvoir leur bébé. Pour ceux qui s’en rappellent, ils étaient au Connexion Cafe le 22 mars dernier.
Instant dispensable. One Thing’s For Sure, avec un refrain légèrement faiblard et une agressivité trop mesurée.
Instant indispensable. Because of Him, très bon morceau rappelant le Giant Jack de Dionysos.
Rider.
– Lieu : Dans un tunnel, avec deux ou trois mecs camés.
– Météo : Nuit et vent.
– Mood : Enervé.
– Boisson : Absinthe.
Ce qu’en diront les autres. « Ce quatuor n’est pas si rouillé que ça quand on voit auprès de quels fameux groupes internationaux les cloches ont déjà sonné: Jim Jones Revue, Left Lane Cruiser, King Khan & BBQ Show… » Good Morning Toulouse
Pourcentage. 67%
Avis du conseil. L’élève Téherbet a du potentiel, mais il doit développer sa créativité et trouver sa personnalité pour libérer ses émotions.
Suite logique. Cure de désintox.
En concert à la Dynamo à Toulouse le 28 juin 2012.